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E N Q U Ê T E  . 4

L A   D I F F I C U L T É   D U  P O S I T I O N N E M E N T  

M A S C U L I N  

Une étude américaine, menée par des chercheurs de l’Institut Kinsey et de l’Université Chapman, dans l’État de l’Indiana (États-Unis), démontre que 86% des femmes parviendraient à atteindre l’orgasme en ayant un rapport homosexuel,  contre 65% lors de rapports hétérosexuels. Tandis que 95% des hommes jouissent pendant un rapport sexuel avec une femme. Dans les relations hétérosexuelles, il semblerait que la sexualité soit souvent en faveur du plaisir de l’homme, qui est nécessaire à la reproduction et au détriment de celui de la femme. « La fin du rapport sexuel intervient encore trop souvent lorsque l’homme a éjaculé. », explique Clémentine Bille, journaliste chez Cosmopolitan.

 

 « Parfois en voulant se libérer d’une injonction, on en crée une nouvelle »

Le sexologue Sébastien Garnero indique que la nouvelle révolution sexuelle a eu un impact sur certains de ses patients : « Le positionnement masculin devient de plus en plus compliqué. Je vois régulièrement, des hommes ne plus savoir comment se situer dans la sexualité, face à la demande ou presque à l’injonction du plaisir aux orgasmes. Comme s’il fallait correspondre aux désirs de l’autre. »

 

Il s’agit d’un sujet récurrent comme l’explique Myriam Levain, rédactrice en chef du magazine féminin pure player ChEEk : « C’est quelque chose que j’ai beaucoup entendu aussi autour de moi. Soit dans mes interviews, soit dans ma vie privée. Je pense qu’il ne faut pas que ça devienne inhibant pour les hommes » explique-t-elle avant de poursuivre : « Parfois en voulant se libérer d’une injonction, on en crée une nouvelle. Le but n’est pas de leur mettre la pression, mais au fond, je trouve que c'est quand même pas mal qu'au moins les hommes aient ça en tête, mais il ne faut pas ça gâche leur rapport.» 

 

 

Depuis la prise de parole des femmes à la suite du mouvement #metoo, certains hommes ne sauraient plus comment se positionner durant leur rapport sexuel. Ce problème pourrait être dû à un manque de communication entre les partenaires.

La nécessité d’une communication et

d’une exploration des corps

 

Myriam Levain revient sur le déroulement de l’acte lui-même tel qu’il nous a été inculqué. Selon elle, en décortiquant la façon dont on fait l’amour, on remarque que c’est très phallocentré : « Maia Mazaurette, une experte en sexologie, l’a bien expliqué : Le rapport commence par des préliminaires, c’est ce qui amène la femme à l’orgasme, tandis qu’ici, c’est l’apéro, et le rapport se termine quand l’homme a eu son orgasme. C’est comme ça qu’on nous a appris à aborder notre sexualité. » Myriam Levain rappelle qu’« Il faut que les femmes connaissent leur corps et explorent leur plaisir pour ensuite guider leurs partenaires, et ne pas attendre qu’il sache tout seul ».


Caroline Langlois, ancienne journaliste pour l’Express Style s’inquiète moins de l’injonction et des conséquences sur les hommes : « Cela me semble très marginal dans le débat. C'est bien que les femmes se rendent compte qu’elles peuvent jouir, qu’elles ont le droit, que ce n’est pas sale ni tabou. » Pour Caroline Langlois il s’agit davantage d’un problème de communication entre les partenaires : « Si un homme a une bonne communication avec sa partenaire, il n’y a pas de raison que ça se passe mal. La sexualité doit se vivre comme un moyen de se connecter avec l’autre. »

 

Durant des siècles, ce schéma a été reproduit par les hommes et les femmes. Il faudra donc du temps pour le déconstruire. Toutefois, l'ère du numérique, le cinéma ou encore la pop-culture viennent combler ce manque d'éducation et compléter les manuels de sexualité trés critiqués.

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© Gaelle Marcelle

© Sex Education

© Sex Education